The Last Shadow Puppets: après l’âge de raison

Après 8 années écoulées sans nouvelles, vendredi 1er avril est sorti le très attendu deuxième album des Last Shadow Puppets: Everything you’ve come to expect.
En connaissant les deux comparses, Alex Turner, leader des Arctic Monkeys et Miles Kane, son ami de longue date, la première écoute peut paraître déroutante. L’album baigne dans une atmosphère poétique avec des titres empreints d’une douceur particulière. La voix de Turner se faisant suave et langoureuse, le duo nous embarque  directement dans ce voyage qu’ils ont créé. Cet album ressemble à la bande originale d’un film d’époque mélangeant romance, flics et mafia. C’est bien dans cet esprit que Turner et Kane appréhendent cette promotion, les cheveux longs gominés ou rasés, arborant tout deux bijoux bling bling et costume rayé.
Mais le rock fiévreux des deux lascars revient vite avec le très anglais Bad Habits et la voix de Kane non sans rappeler le premier opus, The age of the understatement.
Le format deluxe du LP offre ainsi quelques visuels de la création de l’album mais aussi un 45 tour inédit coloré.
La face B empreinte un chemin détourné avec un changement de rythmique, notamment sur « used to be my girl » où ressort une certaine sensualité qui se poursuit sur les titres suivants.
Pattern se démarque avec ses guitares aux airs disco mais toujours dans cette ambiance très flou et duveteuse des films rétro donnée par le clavier et le violon. The Dream synopsis et d’autres titres rappellent aussi suck it and see avec le tournant dans la manière chanter de Turner.
Ne pas hésitez à découvrir cet album avant les concerts de la tournée européenne du groupe avec notamment un passage à Rock en Seine et aux Eurockéennes.

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Rencontre avec Youngstown: entre bluegrass et country

Peu avant les fêtes, j’ai eu le plaisir de rencontrer Blandine, chanteuse et bassiste du groupe de country et de bluegrass: Youngstown. Entre quelques verres, Blandine m’a conté l’histoire du groupe, issu de rencontres et où le hasard a bien fait les choses. Un rendez vous à ne pas manquer avant qu’ils ne tracent leur route sur le continent Américain. Le release de leur premier album 7807 Miles to YOUNGSTOWN se fera le 11 mars prochain à la Médiathèque de Rouffach.
1. Comment vous êtes vous rencontrés tous les trois ?
Lionel (guitare) et Jérémie  (batterie) jouaient déjà ensemble dans le groupe Bophal’s flowers.
Blandine (basse et chant) avait un groupe de punk grunge, où elle a découvert les notes de base en basse.
Lionel a contacté Blandine pour travailler sur la photo de la future pochette de Bhophal’s Flowers et s’est aperçu ensuite qu’elle chantait. Après avoir fait connaissance et collaboré sur des titres de Bhophal’s Flowers, l’idée de Youngstown est née peu à peu.
Dès le début, la country s’est imposée naturellement au sein du groupe. La voix de Blandine rappelait à Lionel celle de Dolly Parton, et Blandine souhaitait déjà secrètement chanter de la country. Ce style permet également à Lionel de montrer sa technique en guitare avec notamment  le chicken picking.
Le nom Youngstown provient d’une chanson de Bruce Springsteen, qui raconte l’histoire d’une vieille ville industrielle qui a perdu sa richesse aujourd’hui et qui rappelle l’époque prospère mais désormais disparue de l’industrie mulhousienne, l’origine du groupe.
2. À quel âge avez vous commencé la musique et le chant?
Blandine a découvert la musique vers l’âge de 7-8 ans avec une cassette des Guns N’ Roses trouvée dans la rue sur le chemin de l’école. Le rock du groupe de L.A. semblait un peu trash pour elle à l’époque, puis quelques années plus tard Blandine est devenue fan.
Mais sa vraie passion a toujours été le chant. Jeune, elle faisait partie de la chorale d’église  et de celle de l’école. Elle y a d’ailleurs été repérée en 1995 par l’association Mission Voix Alsace pour participer  au projet ARIA qui lui a permis  pendant cinq années d’enregistrer en studio avec d’autres jeunes chanteurs.
Elle ne commença réellement la basse qu’il y a un an, lorsqu’elle rejoint le groupe de grunge.
Lionel a, quant à lui, commencé la guitare vers ses 9-10 ans et a continué de se passionner pour bon nombre d’instruments dont le sitar et le târ (iranien). Il se rend par ailleurs régulièrement en Inde pour se perfectionner dans cet instrument avec un guru.
3. Blandine joue sur une magnifique basse Höfner et j’ai souhaité qu’elle m’en dise plus.
Elle n’a eu que des Höfner. D’abord une Galaxie, au coloris vintage vert d’eau achetée dans un magasin de musique dans le quartier de Pigalle à Paris. Puis, pour le groupe, elle s’est procuré cette magnifique Violin qui colle parfaitement à l’esthétique de Youngstown. Le modèle était autrefois arboré et rendu célèbre par Paul McCartney.
4. Qu’écoutez vous en ce moment?
En ce moment, Blandine écoute les chants de Noël et tout le swing en général de Franck Sinatra, Ella Fitzgerald, Billy Holyday mais aussi Johnny Cash.
Lionel écoute principalement de la musique iranienne en ce moment.
Un groupe qu’ils apprécient tous les deux est Montréalais, Constantinople, qui propose de la musique médiévale avec des instruments d’époque.
5. Quel concert t’a le plus marqué?
Le concert qui a le plus marqué Blandine est celui de Rammstein il y a 2-3 ans au Zénith de Strasbourg, mais aussi les Dropckick Murphys aux Eurockéennes il y a 3 ans.
6. Reparlons de Youngstown, comment se sont passés les débuts?
En juin 2014, Blandine a démarré avec le groupe en jouant  des percussions, du cazoo, de l’harmonica et bien sûr le chant. C’est après qu’elle a décidé de se concentrer sur le chant et la basse. Avec la country, la difficulté a été de placer sa voix sur le rythme de basse particulier du style. Aujourd’hui, tout se passe bien.
Elle souhaite encore se perfectionner en chant avec des cours de swing dans le style swing new yorkais Sinatra.
Blandine avait initialement contacté le responsable de la convention du tatouage  de Strasbourg en décembre 2014 qui n’avait pas de disponibilité à ce moment là. Mais celui ci l’a recontactée plus tard pour jouer en ouverture de la convention en mai 2015. Le premier concert de Youngstown était en janvier 2015. Le bouche à oreille a vite fonctionné et des dates ont commencé à être planifiées.
Le groupe fera d’ailleurs la première partie de Travis O’Neill au shadok le 22 mars prochain.
7. Quels sont les projets à court terme?
Un digipack de 12 titres est enregistré et prêt, mastérisé et mixé. Il reste quelques voix à ajouter. Il est fait uniquement de reprises de titres célèbres comme These boots are made for walkin’ de Nancy Sinatra et de  vieux traditionnels country et bluegrass.
Sans titre

Youngstown au Rocky Bar, Huttenheim, le 13 Novembre dernier